Les Noces Célestes

Des cornes de brumes soufflent sur la ville et font vibrer le coeur de cristal de héros endormis.

Affleurant à la lisière des rêves un murmure étrange livre la mémoire de légendes ancestrales.

Un carillon retentit soudain et d’une vague d’écume blanche, surgissent les Gardiens du Temps, de leurs longs bois, ils sondent le bitume, tels des passeurs brisant la glace d’un miroir ou le lac invisible recouvrant la surface d’un autre monde...

Derrière eux, majestueuse une mariée, s’avance, immense, mystérieuse, nimbée d’un nuage de plumes, oiseaux voltigeant, hommes à tête d’arbustes, anges protecteurs aux ailes immenses, c’est tout un cortège qui s’ébranle et part à la quête DES NOCES CELESTES...

 Ces immenses personnages, fantastiques échassiers blancs, sont de véritables sculptures vivantes.

Passeurs entre la nuit et le jour, entre le passé et le futur, porteurs de poésie, du silence du désert, ils symbolisent des portes magiques ouvertes sur un univers à l’imaginaire énigmatique.

Ils puisent leur énergie chez les penseurs, les philosophes, créent des espaces où s’amenuisent progressivement les turpitudes du bruit et de l’agitation, avec des arrêts sur images, où l’on entend chanter les oiseaux du monde,  et ou l’on se plaît à les contempler, simple magie d’un instant de beauté pure.

Puis, ce moment de suspension prend fin et la vie frémit à nouveau à travers un mouvement tout d’abord à peine perceptible qui se distille ensuite à l’ensemble du corps des échassiers pour aller donner lentement naissance à un ballet chorégraphique majestueux. Leur parade évolue au gré des espaces et crée à la façon de bas reliefs, sur fond d’esplanades, de places et jardins publics, une calligraphie gestuelle très douce qui impressionne la pupille du spectateur de façon inoubliable.